Revenir en arrière 05/03/2016 - histoireenfantKaboulafghanistansaleh

Une belle histoire afghane

Saleh : une histoire de cœur et du cœur

Au nord de l’Afghanistan, la province de Samangân dans un de ses 674 villages : Aynacha, niché au milieu des montagnes, pays de la production de pistaches, c'est là qu'habite ce petit garçon d’une dizaine d’années : Saleh. De grands yeux marrons révèlent par leur vivacité déjà une intelligence certaine, la repartie facile, un visage très mobile. Des gestes assurés font de lui, dès le premier abord, un petit bonhomme attachant.

Ses journées sont très occupées : levé dès 6 heures le matin, il étudie le Coran avec son grand frère de 22 ans pendant une grande heure, précise-t-il, après un petit-déjeuner, il fait ses devoirs puis rejoint ses cousins pour des parties de foot endiablées. Le départ pour l’école est prévu un peu avant 13 heures, une dizaine de minutes en vélo. Il y étudie en particulier les mathématiques, sa matière préférée : « je suis très fort à l’école, précise t-il ». Vers 17 heures, il rejoint son grand-frère dans son petit magasin de réparation de vélo et l’aide jusqu’au retour à la maison à la nuit tombée.

Il nous raconte sa passion pour l’équipe de football de Barcelone, qu’il a six sœurs dont quatre plus grandes que lui, et un autre frère. La vie s’écoule tranquillement…

Pourtant il y a trois ans, une première alerte vient perturber ces petits bonheurs de tous les jours : visite chez le médecin, on pense alors à une allergie, puis il y a trois mois son état s’aggrave subitement : toux, fièvre, grande fatigue... il ne peut plus aller à l’école. Les médecins de proximité sont impuissants à le guérir.

Ses parents décident alors d’emprunter de l’argent pour le faire soigner à Kaboul. Après un voyage très difficile, le petit garçon est au plus mal. Le chauffeur roulant très lentement pour ne pas aggraver son état (14 heures de routes qui sont plus des chemins remplis d’ornières que de belles routes goudronnées). Ils arrivent. Dans un premier hôpital public, on découvre après une série de plusieurs examens que Saleh a une tumeur au niveau de son cœur. Sa maman est désespérée, ses parents n’ont pas la possibilité d’emprunter plus d’argent, on leur conseille alors d’aller à la Maison des enfants dont s’occupe La Chaîne de l'Espoir. Entre temps, son papa rentre en contact avec un ami qui connaît le chirurgien opérant pour La Chaîne de l'Espoir au FMIC (French Médical Institute for Children).

Un groupe d'hommes et d'enfants sont dans une cours
Afghanistan Maison des enfants
Tout va alors très vite entre les examens complémentaires, la visite à l’anesthésiste et au chirurgien Najeebullah Bina. Ce dernier explique ce qu’il va faire au petit garçon. Saleh comprend très bien la gravité de son état. Il m’explique avec beaucoup de sérieux que sa tumeur mesure 5 cm et qu’elle était accrochée à son cœur.

Hospitalisé le 14 février, opéré le 16, il ressort de l’hôpital le 23. Tous les frais des examens, de l’opération, de son hospitalisation, mais aussi de son séjour à la Maison des enfants ainsi que ceux de sa maman sont pris en charge par La Chaîne de L’Espoir. Le voyage du retour est également financé.

Tous les jours passés à Kaboul pour ce petit garçon et sa maman ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Les souffrances liées à son opération ont été heureusement compensées grâce à l’accueil et à l’écoute que lui ont prodigué toute l’équipe de la Maison des enfants. Ils ont rejoint leur village depuis le dimanche 29 Février après un voyage de 8 heures. Mon ami Saleh est redevenu un enfant afghan plein de vie et heureux du futur qu’elle lui promet. Quand nous nous sommes quittés, il m’a confié son désir de devenir comme « Najeed », un médecin qui opère les enfants. Alors que son rêve se réalise.

Texte et photographies de Marie Jammot Baudon

Cette rencontre a eu lieu grâce à la présence de mon amie franco afghane EVA NASSERY qui en a assuré toute la traduction. Qu'elle en soit vivement remerciée.