Céline infirmière en Afghanistan

Céline vient d’atterrir à Paris. Elle est chargée d’une mission qui va durer six mois en tout, mais pour renouveler leur visa les missionnaires sont obligés de rentrer en France tous les deux mois...

Céline vient d’atterrir à Paris. Elle est chargée d’une mission qui va durer six mois en tout, mais pour renouveler leur visa les missionnaires sont obligés de rentrer en France tous les deux mois. « A La Chaîne de l’Espoir, ils nous disent que c’est important de reprendre notre souffle, un bol d’air. Mais la rigueur de la vie qu’on mène à l’Hôpital n’est pas insupportable. Nous sommes toujours tellement occupés… »
Céline ne cesse de répéter que l’Afghanistan est très diffèrent de ce que l’on peut imaginer à travers les medias : la solidarité, le sentiment d’appartenance à une communauté, l’ancrage à la famille. C’est cela l’Afghanistan, pour elle : un pays ou le grand potentiel humain lutte contre les anciennes tensions et où la peur fait partie de la routine quotidienne. La reconnaissance envers les missionnaires français, donc, est grande. Elle nous raconte que la mort de quatre soldats français tués le 20 janvier dernier par un militaire afghan a fortement frappé les sentiments des populations locales.
Céline ne se rappelle pas par cœur les prénoms de tous les enfants qu’elle a soignés. Mais elle nous confie que le sentiment d’être utile dépasse facilement la pure implication médicale. Après deux hivers modestes, cette année, il y a eu de nouveau beaucoup de neige aux alentours de Kaboul. Les températures sont toujours glaciales."A l’hôpital nous recevons des enfants pieds nus, sans manteaux, les plus petits portés par les parents. Dans ces cas, La Chaîne de l’espoir s’occupe même de la distribution de vêtements et de chaussures."
Céline repartira en Afghanistan au mois de mars pour terminer sa mission. Là-bas elle sait qu’elle a déjà des amis qui l’attendent. Toryalai est un infirmier afghan, père de quatre enfants. Sa modeste famille vit dans une seule pièce, avec les grands parents. Souvent Céline et Toryalai ont parlé du bonheur, de sa signification. "Il assure être heureux, serein – dit elle – Il ne changerait jamais sa vie. Le sens de tout ce qu’il fait est là, dans sa petite maison ou les attaches avec les membres de la famille et les villageois sont très forts".