Revenir en arrière 27/02/2017 - journée de la femme

Paroles de femmes

De femme à femme

A l'occasion de la journée de la femme, La Chaîne de l'Espoir ouvre un dialogue de femmes engagées pour la cause des enfants avec les femmes du monde. Elles vivent en France, en Afghanistan, en Thaïlande, au Togo... elles donnent de leur temps pour offrir aux enfants démunis un accès aux soins ou à l'éducation. Leur mobilisation sans faille est une belle fenêtre sur la condition de femme et donne au 8 mars, Journée Internationale des Femmes, un sens profond.

Marie-Agnès Gillot, France

Marie-Agnès Gillot, danseuse étoile, engagée aux côtés de La Chaîne de l'Espoir depuis plus de 10 ans. Elle adresse un message plein d'espoir aux femmes du monde. 

"Solidaires et fortes, nous devons nous battre et résister ensemble contre les injustices. Faisons une chaine d'espoir féminine en ce jour particulier."

Dunya, Afghanistan

Interne en chirurgie pédiatrique depuis 4 ans, Dunya sera diplomée en mars 2017. Elle sera l'une des premières femmes chirurgien en Afghanistan !

"À 5 ans, je voulais déjà devenir médecin, je ne rêvais que de ça et je n’avais pas d’autre projet. Je ne sais pas d’où ça vient. Il n’y avait pas de médecin dans ma famille proche. L'année où j’ai postulé à la fac de médecine de Kaboul (KMU), il y avait 40 000 candidats pour seulement 40 places et la concurrence était rude.

Après 7 ans à la faculté de médecine de Kaboul j'ai été reçue à l’examen du ministère de la santé publique ainsi qu’à 2 examens de l’Institut Médical Français pour la Mère et l’Enfant (IMFE).

Il s’agit d'un rêve : dans la société afghane, les gens pensent que les femmes n’ont pas les compétences pour ça.

Cela prouve que nous sommes encore loin de l’égalité des sexes. Je dois faire des efforts pour prouver que tous les domaines médicaux, y compris la chirurgie pédiatrique sont accessibles aux femmes. Les femmes peuvent le faire ! La plupart d’entre elles choisissent la gynécologie-obstétrique parce qu’elles ne reçoivent pas beaucoup d’encouragement dans les autres domaines. Le parcours des femmes dans les pays en voie de développement n’est pas facile. 

Le combat commence dès qu'on sort de la maison car il y a beaucoup de pression psychologique. 

Ce n’est pas une vie facile, mais ça n’est pas impossible... Je poursuis ma vie normalement. Il est tout à fait possible d’y arriver mais nous avons besoin d’être soutenues et encouragées (famille, IMFE...) !"

Carine, Togo

Carine Jonckheere coordonne nos programmes Education et Santé depuis le Togo. Chaque jour, elle se bat aux côtés des enfants pour leur permettre de mieux grandir et de se construire un avenir meilleur.

"Une femme, c’est un éventail.

Elle s’ouvre sous mille facettes, tantôt lionne, chatte, mère poule, vipère, louve. Elle peut même être vache, à ses heures.

Son combat pour une égalité à l’homme devrait être celui de ses différences, afin qu’elles soient reconnues, acceptées, respectées. Car c’est le regard de l’homme sur les différences de la femme qui soit la brise, soit l’exalte.

Le jour où l’homme défendra la cause de la femme sous toutes ses formes, sous toutes ses facettes, nous serons égaux." 

Nok, Thaïlande

En Thaïlande, Nok est responsable de la Maison de l'Espoir qui permet à des enfants orphelins, abandonnés ou maltraités, d'être pris en charge et scolarisés.

"Je voudrais que toutes les femmes du monde puissent prendre connaissance de leur force intérieure et reconnaître leur valeur véritable.

Ne vous sous-estimez pas.

Pour que l’égalité hommes - femmes soit respectée, il faut que toutes les femmes aient confiance en elles. Nous avons toutes en nous le potentiel nécessaire pour réussir et évoluer dans la société, quel que soit le pays. Mais les évolutions sociales ne seront possibles que s’il y a un changement profond au niveau des individus. Les femmes peuvent faire les choses aussi bien que les hommes… voire mieux !"

Lema, Afghanistan

Lema, vit à Kaboul, elle est étudiante en 1ère année d’internat en pédiatrie. Elle sera diplômée dans 4 ans. 

"J’adore les enfants et après mon accouchement, mon intérêt pour la pédiatrie s’est accru. La charge de travail est énorme et il y a beaucoup de pression entre le travail et les études. C’est difficile, mais c’est une super opportunité d’apprendre.

Ici, la plupart des filles et des femmes n'ont pas droit à l’éducation. 

Les encouragements et le soutien de la famille et de l'entourage sont très importants ! J'ai de la chance parce que ma famille me soutient."

Jinda, Thaïlande

Jinda a rejoint notre équipe en Thaïlande il y a plus de 10 ans en tant qu'assistante de projet sur notre programme Education.

"La difficulté est que la prétendue infériorité des femmes est, aujourd’hui encore, bien ancré dans les codes sociaux de la Thaïlande et peu de femmes osent contrecarrer ces préjugés en dévoilant leur potentiel. Par exemple, il est en principe impossible pour une femme de devenir nonne bouddhiste [theravada] en Thaïlande. La loi thaï interdit l’ordination des femmes. Si une femme souhaite s’engager dans les ordres, elle doit aller au Tibet, au Vietnam ou à Taiwan…"

Fariba, Afghanistan

Fariba sera diplomée en chirurgie pédiatrique dans 3 ans. Elle suit la formation au FMIC depuis 2 ans.

"Beaucoup d’étudiantes en médecine font Gynécologie/Obstétrique - Je ne voulais pas faire comme tout le monde, je voulais être différente. J'ai donc décidé de devenir chirurgien en pédiatrie.

Vous savez il n’y a pas de métier trop difficile pour être pratiqué par une femme.

Si vous voulez vraiment y arriver, il faut juste avoir un projet et y aller, franchement. Je n'ai pas eu beaucoup de problèmes à l’école, à l’université ou pendant mon internat. Je suis pour cela reconnaissante envers mes parents et mon mari, pour leur soutien. Ils m'ont beaucoup aidée. J'ai été reconnue pour mes compétences lors de plusieurs interventions chirurgicales et on m'a confié de plus en plus de cas difficiles, ce qui m’encourage encore aujourd’hui pour avancer."

King, Thaïlande

King est une ancienne bénéficiaire du programme de parrainage et de la Maison de l’Espoir. Elle est aujourd'hui membre du comité de direction de la Maison de l’Espoir.

"Il est nécessaire de promouvoir et de protéger le droit des femmes pour assurer, au sein de notre société, l’égalité entre les sexes."

Saloni, Inde

Saloni est scolarisée dans l'école Sneh en Inde. En tant que Femme de demain, elle nous adresse un message plein d'espoir pour toutes les femmes de son pays.

"Dans la tradition indienne les femmes suivent les règles de conduite imposées par leurs parents lorsqu’elles sont jeunes puis par leur mari. C’est comme ça depuis des siècles mais j’aimerais que la tradition évolue.  

Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée de la Femme, je prends la résolution, quels que soient les obstacles rencontrés, d’atteindre un niveau d’étude assez élevé pour me permettre de devenir docteur un jour. 

Je veux devenir docteur pour être au service des communautés défavorisées et particulièrement de la mienne. Je me battrais contre l’infanticide des filles qui est un pêché."