Témoignages de Kaboul

Mme Dunya M., 28 ans

Interne en chirurgie pédiatrique depuis 4 ans, Dunya sera diplomée en mars 2017. Elle sera l'une des premières femmes chirurgien en Afghanistan !

"À 5 ans, je voulais déjà devenir médecin, je ne rêvais que de ça et je n’avais pas d’autre projet. Je ne sais pas d’où ça vient. Il n’y avait pas de médecin dans ma famille proche. L'année où j’ai postulé à la fac de médecine de Kaboul (KMU), il y avait 40 000 candidats pour seulement 40 places et la concurrence était rude.

Après 7 ans à la faculté de médecine de Kaboul j'ai été reçue à l’examen du ministère de la santé publique ainsi qu’à 2 examens de l’Institut Médical Français pour la Mère et l’Enfant (IMFE).

Il s’agit d'un rêve : dans la société afghane, les gens pensent que les femmes n’ont pas les compétences pour ça.

Cela prouve que nous sommes encore loin de l’égalité des sexes. Je dois faire des efforts pour prouver que tous les domaines médicaux, y compris la chirurgie pédiatrique sont accessibles aux femmes. Les femmes peuvent le faire ! La plupart d’entre elles choisissent la gynécologie-obstétrique parce qu’elles ne reçoivent pas beaucoup d’encouragement dans les autres domaines. Le parcours des femmes dans les pays en voie de développement n’est pas facile. 

Le combat commence dès qu'on sort de la maison car il y a beaucoup de pression psychologique. 

Ce n’est pas une vie facile, mais ça n’est pas impossible... Je poursuis ma vie normalement. Il est tout à fait possible d’y arriver mais nous avons besoin d’être soutenues et encouragées (famille, IMFE...) !"

Mme Lema H., 29 ans

Lema, vit à Kaboul, elle est étudiante en 1ère année d’internat en pédiatrie. Elle sera diplômée dans 4 ans. 

"J’adore les enfants et après mon accouchement, mon intérêt pour la pédiatrie s’est accru. La charge de travail est énorme et il y a beaucoup de pression entre le travail et les études. C’est difficile, mais c’est une super opportunité d’apprendre.

Ici, la plupart des filles et des femmes n'ont pas droit à l’éducation. 

Les encouragements et le soutien de la famille et de l'entourage sont très importants ! J'ai de la chance parce que ma famille me soutient."

Mme Fariba A., 27 ans

Fariba sera diplomée en chirurgie pédiatrique dans 3 ans. Elle suit la formation au FMIC depuis 2 ans.

"Beaucoup d’étudiantes en médecine font Gynécologie/Obstétrique - Je ne voulais pas faire comme tout le monde, je voulais être différente. J'ai donc décidé de devenir chirurgien en pédiatrie.

Vous savez il n’y a pas de métier trop difficile pour être pratiqué par une femme.

Si vous voulez vraiment y arriver, il faut juste avoir un projet et y aller, franchement. Je n'ai pas eu beaucoup de problèmes à l’école, à l’université ou pendant mon internat. Je suis pour cela reconnaissante envers mes parents et mon mari, pour leur soutien. Ils m'ont beaucoup aidée. J'ai été reconnue pour mes compétences lors de plusieurs interventions chirurgicales et on m'a confié de plus en plus de cas difficiles, ce qui m’encourage encore aujourd’hui pour avancer."

Mme Yalda O., 28 ans

Yalda, vit à Kaboul, elle est étudiante en 4e année en chirurgie pédiatrique. Elle sera diplômée en mars 2017.

"Ma mère souffre depuis toujours de rhumatisme. J'ai toujours rêvé de la soulager de ses douleurs. J’ai donc toujours voulu être médecin. Adorant les enfants, c’est vers la pédiatrie que je me suis finalement tournée.

Être une femme médecin est difficile mais pas impossible : il faut en prendre la décision et se lancer pour y arriver.

C’est important de faire confiance aux femmes, elles ont le même pouvoir et elles peuvent faire aussi bien, voire mieux.

J'ai travaillé sans relâche pour être médecin et le soutien de ma famille m’a été indispensable par ailleurs. C’est un moment important dans ma vie, je réalise mes rêves d’enfant."

Mme Shabnam A., 28 ans

Shabnam, vit à Kaboul, elle est étudiante en 4e année au service de pathologie. Elle sera diplômée en mars 2017.

"J’ai toujours voulu être médecin. Ma famille m'a encouragée, et particulièrement mon père. J’ai donc passé l’examen de l’IMFE et j’ai choisi la pathologie car il y a peu de médecins spécialistes. 

Je voulais être la première femme pathologiste !

Aujourd’hui, je suis heureuse : je sais désormais ce qu’est la recherche.

En Afghanistan, étudier à l’IMFE est la meilleure option. A l’étranger, les conditions d’apprentissage sont encore meilleures mais l’IMFE reste un centre de formation de qualité.

Nous espérons que La Chaîne de l’Espoir nous enverra d’autres pathologistes afin que nous apprenions toujours plus.

Pour moi, il n’y avait pas d’autres options que celles que j’ai choisies."