Revenir en arrière 01/09/2017 - Libanchirurgie cardiaquechirurgie orthopédique

Liban : 110 enfants opérés

Plus de 110 enfants opérés au Liban grâce à notre projet financé par le Centre de Crise et de Soutien mis en œuvre en partenariat avec URDA, l’Hôpital Sacré-Cœur de Beyrouth et l’Hôpital Shtoura dans la vallée de la Bekaa.

Un accès très restreint à la santé

Amira vit à Ozai (Saida) avec son mari et leurs cinq enfants dans un immeuble désaffecté qui accueille 250 familles de réfugiés ayant fui la guerre en Syrie. Deux de ses enfants sont malades : Mohammad, 6 ans et demi, a une syndactylie aux deux pieds, maladie qui provoquait de nombreuses chutes. Ali, un an et demi, souffrait lui beaucoup d’une polydactylie au pied. Amira explique : « Pendant cinq ans, j’ai frappé à toutes les portes des hôpitaux, d’associations, pour pouvoir faire opérer mes deux fils, mais personne n’a pu nous aider. Ce n’est pas seulement la malformation qui nous a affectés. C’est la stigmatisation des adultes, la moquerie des enfants. C’était très dur de supporter le regard des autres mères sur ma famille », ajoute-t-elle.

Même témoignage de la part d’Ahmad, père d’un petit garçon de deux ans et demi, Hassan, qui est né avec une malformation congénitale au pied et huit orteils : « Je suis allé dans plusieurs hôpitaux qui me demandaient entre 3 000 et 4 000 dollars pour l’opération. Impossible pour moi d’économiser une telle somme. C’était ma responsabilité de père de famille et je ne pouvais pas la remplir. J’avais honte ».

Comme le montrent ces témoignages, l’accès à la santé demeure très inégalitaire au Liban malgré les efforts du Ministère de la Santé Publique. C’est le coût des opérations qui représente, pour les populations réfugiées exclues du système de sécurité sociale, le premier obstacle. Avec des financements internationaux pour la crise syrienne insuffisants, les contributions de l’UNHCR ne concernent que les cas critiques en santé secondaire et tertiaire et excluent donc les malformations congénitales.

De plus, la qualité des interventions chirurgicales reçues par les réfugiés et personnes vulnérables pose aussi parfois question. Moemena, 12 ans, avait été opérée deux fois d’une dislocation congénitale de la hanche avant d’être prise en charge par nos équipes. Ses opérations ont été des échecs et la dernière en date la faisait terriblement souffrir. 

« Mon seul souhait aujourd’hui, ajoute Amira, c’est que d’autres enfants puissent être opérés ».

Depuis le mois d’avril 2017, notre partenaire URDA a multiplié les campagnes d’identification et a mené des consultations auprès de plus de 430 enfants. Beaucoup sont référés auprès d’autres services compétents, tandis que plus de 110 enfants ont été opérés par deux chirurgiens pédiatres orthopédistes de grande qualité, Dr Hassan Najdi et Dr Hamza Masloum, dans nos hôpitaux partenaires du Sacré-Cœur de Beyrouth et de Shtoura dans la vallée de la Bekaa.

Lors des consultations de suivi organisées régulièrement avec les patients, les résultats sont déjà visibles. Mohammad, Ali et Ahmad apprennent ou réapprennent à marcher, Moemena ne souffre plus. La maman de Mohammad et Ali, Amira explique : « Nous sommes très satisfaits de l’opération. Mais au-delà de celle-ci, c’est l’attention et la considération que j’ai reçues du personnel soignant qui ont fait toute la différence. Ils se sont tous si bien occupés de nous. Cela nous aide à retrouver l’espoir. C’est une nouvelle vie pour mes enfants ».

De quoi éveiller des vocations chez la jolie Moemena : « Quand je serai plus grande, je veux étudier la chirurgie pour devenir comme le Dr Roger Jawish et le Dr Hassan Najdi ! ».

 

Actuellement, entre 1 et 1.5 millions de réfugiés syriens, environ 313 000 réfugiés palestiniens ainsi que 20 000 réfugiés irakiens vivent au Liban pour une population totale de 6 millions. Parmi la population libanaise, 1.5 million de personnes sont considérées comme « vulnérables ». Selon le Ministère de la Santé Publique, plus de 2000 enfants naissent chaque année avec une malformation congénitale au Liban, dont plus de 26% affectant le système musculo-squelettique.

Ce projet est financé par le Centre de Crise et de Soutien.

Nous dédions cet article et chacune de nos actions au Liban à la mémoire de Dr Roger Jawish à qui ce projet doit tout. 

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