Revenir en arrière 19/03/2020 - rencontretémoignageinterviewjoelle de rouxfondation paul parquet

Rencontre avec Mme Joëlle de Roux

Mme Joëlle de Roux, Directrice de la Fondation Paul Parquet

Intégré en 2019 à nos activités, le programme d'accompagnement d'enfants hospitalisés en France fonctionne dans une quinzaine d’établissements. Il permet à des enfants majoritairement français et dont les parents ne sont pas ou peu présents, de bénéficier de visites régulières de bénévoles, rendant leur séjour à l'hôpital moins éprouvant.

Cet accompagnement peut prendre la forme de plusieurs activités : lecture, jeux, sorties ou discussions… Dans le cadre de ce programme, nous travaillons avec la Fondation Paul Parquet, établissement accueillant des enfants atteints de pathologies chroniques ou confiés par l'Aide Sociale à l'Enfance. Mme Joëlle de Roux, sa directrice, nous livre son témoignage.

Joëlle de Roux, au centre, entourée des coordinatrices de La Chaîne de l'Espoir

Depuis quand ce programme existe-t-il dans votre établissement ?

Joëlle de Roux : La première bénévole accompagnante est venue il y a une trentaine d’années. C’était très nouveau pour nous, le projet ne coulait pas de source au départ mais cela s’est tout de suite très bien passé. À l’origine, on ne proposait des accompagnements que pour les enfants sans parents, puis progressivement à ceux dont les parents ne venaient pas régulièrement. Aujourd'hui, sans les bénévoles du programme d'accompagnement, ce serait un sacré manque pour les enfants !

Au-delà des soins, de quoi ont le plus besoin les enfants isolés que vous prenez en charge ?

J. d. R. : Ils ont besoin d’une présence régulière et d’individualisation, tout particulièrement en collectivité. Une personne qui ne vient rien que pour eux, c’est primordial pour ceux qui n’ont pas de visites. La relation individuelle que vous proposez prend alors tout son sens, quelle que soit sa forme. Quand la bénévole arrive, l’enfant sait qu’elle vient le voir lui.

Comment collaborez-vous sur ce programme avec les bénévoles de La Chaîne de l’Espoir ?

J. d. R. : Quand l’enfant n’a pas du tout de famille, les besoins relationnels se dessinent assez vite. L’accompagnement s’adresse aussi aux enfants qui souffrent de la collectivité. Les coordinatrices de ce programme savent quel bénévole est le plus à même d’effectuer l’accompagnement pour qu’une rencontre puisse se faire avec l’enfant. Les bénévoles sont en lien direct avec l’équipe en charge des enfants : les auxiliaires, les éducateurs... La formation des bénévoles par La Chaîne de l’Espoir, notamment sur les liens et l’attachement, et les groupes de parole sont très importants pour nous car nous ne sommes pas en mesure de nous en charger.

Selon vous, quel lien existe-t-il entre bien-être psychologique et mieux-être physique lors de l’hospitalisation d’un enfant ?

J. d. R. : L’un ne va pas sans l’autre, le psychique et le physique sont indissociables. Quand l’un ne va pas, l’autre a du mal à suivre. S’il y a une bonne prise en charge physique, l’enfant pourra être réceptif. Inversement, s’il y a une grande détresse psychique, cela aura des conséquences sur le physique. C’est important de s’occuper des 2 versants et de ne pas en négliger un au profit de l’autre.

Quelle relation voyez-vous se tisser entre un enfant et son accompagnant ?

J. d. R. : Le lien individuel qui s’établit est souvent inédit pour ces enfants. Les enfants peuvent compter sur la bénévole qui les suit et ça, ils le comprennent très vite. Certains enfants sont très carencés affectivement et ont parfois été victimes de maltraitance. Dans une fratrie constituée d’une petite fille de 3 ans et d’un bébé de 6 mois par exemple, la petite fille va jouer un rôle d’adulte auprès de son petit frère. Notre premier job, c'est qu'elle redevienne une petite fille, c'est fondamental. Grâce à ce dispositif, ils reprennent confiance en l’adulte. Et la confiance, cela vous rebooste un petit être humain ! L’accompagnement constitue également un magnifique travail de préparation entre l’hospitalisation et la famille d’accueil.